7 Questions à Gitroina Isaac
photo portrait de la jeune artiste Gitroina Isaac
Bonjour Gitroina pouvez vous vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Gitroina, j’ai 23 ans, et je suis une artiste plasticienne et designer de mode d’origine haïtienne, mon univers artistique se traduit par le vaudou haïtien, le magnétisme, le féminisme et également les banlieues parce que j’y ai grandi et j’y vis encore et c’est rempli de richesse.
Comment avez vous connu la galerie la maison Melem France ?
J’ai connu la galerie la maison Melem France via Instagram. Je suis tombé sur une story, il me semble… et en épiant le profil de la galerie, je me suis rendu compte que nous partagions les mêmes valeurs. Je me suis dit que c’était un signe et j’ai sauté sur le pas !
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je m’inspire beaucoup de mon quotidien, de ma vie car j’ai subi des violences intra-familial , des femmes de ma vie, des relations charnelles mais également de la politique et des actualités parce que mon art se veut également activiste. L’idée c’est de délier le faux et de laisser place à la vérité.
The King is down by Gitroina Isaac 60 × 80, acrylique, marqueurs, bombe de peinture rouge.
Vous dites être pratiquante du vaudou ce qui semble se retranscrire dans vos peintures (en tout cas pour les initiés ou ceux qui ont une certaine culture spirituelle) pouvez-vous nous dire quel est le lien entre l’art contemporain et votre spiritualité ?
Alors je ne suis pas encore pratiquante à 100% du vaudou, je m’initie petit à petit parce que quand bien même j’ai grandi et baigné dans cette culture-là, ce n’est que depuis ces dernières années que j’ai pris le temps et que j’ai bien compris mon identité et mon rapport avec celle-ci ! Donc ça sera un très long cheminement. Aujourd’hui, l’art contemporain et ma spiritualité a été droitement liée parce que l’art contemporain est très revendicateur poétique et aujourd’hui un très grand moyen d’expression, et en tant que personne pas réellement initiée au vaudou, c’est également une façon pour moi, en utilisant mes coups de pinceaux à travers la sculpture, de remercier mes ancêtres afro-caraïbéens mais également les lois qui m’accompagne donc les divinités haïtiennes parce que je ne suis pas encore apte à faire certaines offrandes.
Comment vous voyez vous dans 5 ans ?
Dans 5 ans, je me vois comme un couteau suisse dans le monde de l’art. Je me vois travailler dans différents pôles et être une activiste artiste qui toucherait et influencerait les jeunes de France née de parents immigrés qui ne sont pas forcément en osmose et liée à leurs racines, l’idée est vraiment d’ouvrir les mindsets qui sont encore beaucoup trop fermés et permettre à cette nouvelle génération de s’épanouir à travers de ce qui nous entoure
Passion by Gitroina Isaac 60 × 80, eau, acrylique, feutres, marqueur.
Selon vous quelle est la place de la femme artiste dans l’art contemporain international aujourd’hui ?
La place des femmes et celle des femmes noires sont différentes dans le monde de l’art et je pense que les deux sont tout aussi importantes, mais j’estime que la place de la femme noire est essentielle et encore une fois un peu trop nouvelle. Ce que j’aimerais, c’est qu’elle soit beaucoup plus présente à l’avenir, car que ce soit positif ou négatif, ce que l’on partage au quotidien est essentiel à la construction sociale, mais artistique dans ce monde-là.
Pourquoi avoir choisi l’art pour vous exprimer ?
La question m’a fait beaucoup réfléchir parce que j’ai dû remonter un peu dans le temps pour comprendre si ce moyen d’expression qui est artistique était toujours le cas avant, et je me suis rendu compte que oui ! j’ai commencé avec le vêtement en cousant ma première robe à la main après ça, nous avons eu la musique, les poèmes, le dessin, la musique, et ensuite la sculpture et la peinture, et je me rends compte que ça n'a pas été un choix de ma part mais plutôt quelque chose qui me dépasse et je dirais même spirituel.
